
Le 12 janvier avait lieu la projection du film Moonlight au Forum des Images dans le cadre du Club 300 Allociné. Découvrez dès à présent l’avis de Cleophele sur le film !
Après avoir grandi dans un quartier difficile de Miami, Chiron, un jeune homme tente de trouver sa place dans le monde. Moonlight évoque son parcours, de l’enfance à l’âge adulte.
Depuis quelques temps, on nous parle beaucoup de Moonlight comme d’un chef d’œuvre dramatique. C’est justifié et c’est tellement plus !
Barry Jenkins nous offre un film bijou d’une beauté pure. Ses acteurs nous livrent des émotions si justes avec une telle franchise qu’on a du mal à oublier leur regard. Aucune scène n’est à mettre de côté, aucun acteur est en dessous et ça fait un bien fou !
On perçoit et ressent chaque moment, chaque émotion avec les personnages. On les aime, on les déteste mais on ne pleure pas, ce n’est pas ce genre de film.
Parmi tous ces excellents acteurs, c’est Janelle Monae qui me bluffe le plus. Chanteuse devenue actrice, elle est en 2017 au casting de deux films engagés avec Moonlight et Les Figures de l’ombre. Deux films qui dénoncent les conditions des afro-américains au moment où Hollywood part en chasse contre Trump…
Moonlight est comme une peinture onirique du ghetto dans laquelle Barry Jenkins nous embarque peu à peu. Il nous fait découvrir la violence, la misère mais aussi l’amour de ce quartier qui a été le sien. Et puis surtout, il met en scène la communauté afro-américaine jusqu’ici sous représentée au cinéma. Il caresse la peau de ses acteurs avec ses lumières pour nous montrer toute une palette de couleur. Il filme chaque reflet et chaque relief de la peau de ses acteurs avec amour.
La lumière et la couleur sont le sujet même du film puisqu’il s’agit d’une adaptation de la pièce « In Moonlight Black Boys Look Blue » Tarell Alvin McCraney.
Moonlight est une poésie rythmée par des silences qui n’en sont pas. Des moments suspendus sans dialogue qui accompagnent la vie de cet enfant solitaire un peu sauvage.
Les bruits de la vie de Chiron nous bercent et nous accompagnent : les vagues, l’eau qui bout mais surtout la musique toujours si bien choisie.
Barry Jenkins a confié avoir été inspiré par l’antinaturalisme des films de Wong Kar-wai mais aussi par deux réalisateurs français Jean-Luc Godard et Claire Denis.
Barry Jenkins est un amoureux du cinéma qui parle des réalisateurs qui l’inspirent avec douceur et respect.
Il ne filme pas au hasard et redonne vie au cinéma indépendant.
Fascinant autant techniquement, qu’émotionnellement, Moonlight mérite amplement l’engouement des professionnels du cinéma, la récompense aux Golden Globes et les 8 nominations aux Oscars.
On sort de Moonlight en disant « c’est beau » tout simplement.
Moonlight raconte l’histoire de Chiron un enfant noir vivant dans un quartier difficile avec sa mère accro au crack.
Chiron est victime de harcèlement par ses camarades de classe qui lui reproche d’être une « tapette « (Faggot).
Juan, un dealer au grand cœur le prend sous son aile et lui présente Teresa qui se prend d’affection pour cet enfant et devient alors la figure maternelle.
L’histoire de Chiron est découpée en trois parties, trois étapes de vie jouée chacune par un acteur différent.
Une construction intéressante qui ne laisse pas de temps mort et qui rappelle la construction théâtrale à l’origine du film.
L’histoire de Chiron ressemble à celle de Barry Jenkins qui a lui aussi passé son enfance à Liberty City avec une mère droguée. Cependant, dans tous ses entretiens le réalisateur insiste sur le fait qu’il est lui même hétéro et qu’il filme l’histoire écrite par Tarell Alvin McCraney.
Pour une fois, je n’ai rien de négatif à dire sur ce film qui est pour moi LE film de 2017.
Découvrez à présent la bande annonce du film sortie en salle le 1er Février !